mercredi 29 juin 2016

Les enfants de Lydia Ouellette et Alfred Frégault

Lydia Ouellette et Alfred Frégault se sont mariés le 12 juin 1916 à St-Lambert, comté de Chambly. La famille Frégault n’a pas été chanceuse. Le couple a eu six enfants, seulement mon grand-père et son frère Guy ont survécu assez longtemps pour avoir une succession.
Lydia Ouellette et Alfred Frégault
Archives familiales
Leur premier enfant a été Marie Alice Madeleine Frégault. Elle est née le 7 mai 1917 et baptisée la même date à l’église Sacré-Cœur-de-Jésus à Montréal. Elle est décédée le 3 février 1918 à l’âge de 8 mois. Son service à eu lieu le 6 février 1918 à l’église Notre-Dame de Montréal.

Ensuite est né Joseph Lazare Guy Frégault le 16 juin 1918 et il a été baptisé le même jour à l’église La-Nativité-d’Hochelaga de Montréal.
Il s’est marié le  20 novembre 1943 à Montréal avec Lilianne Rinfret et il a eu un fils, qui a son tour à eu aussi un fils. La famille habite maintenant les États-Unis.
Lors de ses études, il visait le domaine de la littérature et voulait devenir professeur de grec. Il a d’ailleurs fait des études à Paris sur le sujet. C’est après avoir rencontré Lionel Groulx et avoir étudié aux États-Unis qu’il est devenu historien. Comme il était un intellectuel, il a eu la chance de rester au pays pendant la guerre. Le gouvernement gardait son « intelligencia » dans ses frontières parce qu’il ne ne voulait pas prendre le risque de la perdre son élite intellectuelle.
Il a aussi été le premier sous-ministre du ministère des affaires culturel sous Jean-Lesage et à repris le flambeau sous Robert Bourassa.
Il est décédé le 13 décembre 1977 à l’âge de 59 ans.



Guy, Alfred, Louis André et Lilianne.
Archives familiales
Marie Jacqueline Marthe Lydia est née le 18 octobre 1919. Elle a été baptisée le lendemain à l’église de La-Nativité-d’Hochelaga.  Elle est décédée à l’âge de 2 ans et 2 mois le 10 décembre 1921. Son service à eu lieu le 13 décembre 1921 à l’église Notre-Dame de Montréal.
Lydia, Marthe et Alfred
Archives familiales
Mon grand-père Louis André est né le 14 juillet 1922 et a été baptisé le même jour à l’église Ste-Jeanne D’Arc de Montréal. Il s’est marié avec Fernande Lemaître-Auger le 17 juillet 1948 à l’église de St-Bernard à Montréal. Au moment de son mariage, Louis André travaillait comme opérateur chez Dominion Rubber.
Ils ont eu 10 enfants, soit quatre filles et six garçons, tous vivants.  De plus, tous les enfants du couple ont eu une progéniture qui se compte à 25 (incluant une adoption) et si l’on compte les enfants des conjoints en deuxième noces, mes grands-parents sont rendus à 28 petits-enfants!
Il a fait la guerre en Jamaïque, dans le service de ravitaillement. Il a eu de la chance, la plupart de ses collègues ont été transférés au Japon et y ont trouvé la mort. Pendant qu’ils étaient au Japon, il était au Québec.
Mon grand-père a fait des études techniques mais il a travailler dans l’administration. Il a été un homme d’affaires très prospère et a travaillé entre autre à la compagnie Sergaz. L’environnement de travail était essentiellement en anglais, je crois que sa fibre indépendantiste est née de cet état de fait.
Louis André était aussi un fervent catholique. Il a été diacre permanent du diocèse de Montréal de 1981 à 2000. Il a même baptisé quelques-uns de ses petits-enfants!
Ma grand-mère est décédée le 8 décembre 1987, ce qui a été l’un sinon le plus grand drame de sa vie. Ils étaient des âmes sœurs. Je crois que mon grand-père a attendu patiemment le jour de son trépas pour rejoindre sa bien-aimée. Il est décédé le 23 septembre 2000. Son service à eu lieu le 27 septembre 2000 à l’église St-Marcel de Pointe-Aux-Trembles. Il avait 78 ans.


Fernande Lemaître-Auger et Louis André Frégault
Archives familiales

Il y a eu aussi Joseph François Georges Marie Étienne qui est né et baptisé le 23 juillet 1929 à l’église La-Nativité-d’Hochelaga. Il est décédé le 18 juin 1930 à l’âge de 10 mois. Il a eu sa sépulture le 16 juin 1930 à la Basilique Notre-Dame de Montréal.

Finalement, Joseph Raymond Marie Jacques est né le 4 décembre 1935 et à été baptisé le lendemain à l’église La-Nativité-d’Hochelaga. Il est décédé le 16 décembre 1959 à l’âge de 24 ans. Il ne s’est jamais marié. 

jeudi 23 juin 2016

Les témoignages de liberté de mariage

À Bibliothèque et Archives nationales du Québec, nous pouvons avoir accès à une retranscription manuscrite des témoignages en liberté de mariage (1757-1820) des Éditions historiques et généalogiques Pépin sur des microfiches.

À cette époque, pour être certain que le futur époux n'était pas engagé dans le vieux continent, on demandait à des témoins qui disaient connaitre le futur marié depuis un certain temps de témoigner que celui-ci n'était pas déjà marié. Ce qui est intéressant dans ce genre de document, c'est qu'on peut en apprendre plus sur la vie de la personne qui va se marié et du témoin. Je vous ai recopié, avec l'orthographe d'aujourd'hui pour une meilleure compréhension, trois exemples qui peuvent montrer le genre de renseignements que l'on peut trouver.

Ici, j'ai recopié les témoignages pour François Hamel. Mon ancêtre François Frigo était un des témoins.

"L’an mil sept cent soixante et deux, le dix de février par tolérance de la part de Monsieur Briand vicaire général de Québec autorisé d’écouter et faire prêter serment aux témoins qui pourraient se présenter pour attester qu’un nommé François Hamel fils de Pierre Hamel et Françoise Garnie de la paroisse d’Avranches.

Nous curé de l’Islet avons après serment prêté entendu déclarer à Pierre Frigot âgé d’environ quarante ans ainsi que le dit Hamel avoir quoi qu’éloigné de douze lieu (évêché de Coutances inscrit juste au dessus de douze lieux) l’un de l’autre fait plusieurs campagnes tant par mer que par terre sans avoir eu aucune connaissance que le dit Hamel fut marié.

François Frigot serment prêté à déclaré être venu à Gaspé avec lui dit François Hamel sortant du même endroit quoiqu’en différent vaisseau être venu au Canada avec lui sans avoir connaissance que le dit François Hamel fut marié.

Michel Charuel, serment prété, nous a déclaré qu’étant parti un an après le dit Hamel de la paroisse de Biards et n’avait jamais su ni entendu dire que François Hamel fut marié.

Enfin quant à moi ayant été le dit Hamel pendant deux ans mon domestique ayant auparavant demeuré à la Rivière Ouelle je n’ai jamais su que le dit François Hamel fut marié. En foi de quoi à l’Islet ce 10ème de février 1762

Signé Dolbec ptre

Aucun des témoins ne savent signer.


Signé Dolbec ptre"

Ainsi, François Hamel était ami avec des Frigo, n'habitait pas très loin de l'évêché de Coutances en Normandie, serait débarqué à Gaspé et à été domestique du prêtre Dolbec!

Voici mon deuxième exemple, celui de Louise Boudot, supposément veuve de Guillaume Soderlant...

" Témoignages rendus en faveur de la viduité de Louise Boudot mariée ci-devant à Guillaume Sodorlant.

Le 9 décembre 1761 Demoiselle Marguerite Caron de la basse ville a dit avoir entendu dire à François Cadet fils de feu Augustin Cadet, lequel était pilotin sur le même bâtiment que le dit Soderlant savoir que le nommé Soderlant avait été tué par un boulet de canon dans un combat tout près de lui, et s'est offerte à affirmer sa déposition par serment, et a signé le dit jour .
Marguerite Caron


Le 8 décembre 1761 la veuve Lozé du faubourg St Roch a déclaré avoir entendu dire à trois français hommes de l'équipage du navire où était Soderlant; que le dit Soderlant avait été coupé et emporté par un boulet de canon, à quoi ils ajoutaient que c'était un bon garçon et la dite veuve Lozé a dit que sa fille qui est mariée a entendu la même chose, et qu'elle même était prête a assurer ceci avec serment.


Nota 1. le 29 Juillet 1764 Jean Berger tailleur à Quebec ou il est marié m'a dit que son neveu marin avait ouï dire à des gens venant de Gaspé depuis un mois que Soderlant était venu à Gaspé le printemps dernier 1764, et que là ayant appris que 2. sa femme était remariée à Auchu il s'en était allé en Angleterre, l'abandonnant

3. Le 21 décembre Marie-Joseph Lozé fille de la dite veuve Lozé a assuré avoir entendu la même chose au même instant à l'un de ces français qu'elle appelle Maurice dont elle était la blanchisseuse et a dit être prête à faire serment.
Dans les premiers jours de Janvier le Sr Durouvray perruquier à Quebec, m'a assuré, ainsi que la fille d'un nommé Pampalon dit Labranche, que Philippe Auchu que la dite veuve Soderlant désire épouser, était un jeune homme de 16 à 17 ans lorsqu'il est venu en ce pays avec son père fait à Québec le 5 janvier 1762
J. F. Récher Curé de Quebec"

Alors Soderlant est-il mort ou pas? On rapporte des ragots, on témoigne les avoir entendu et on prends les allégations comme vérité. J'imagine qu'il n'était pas toujours simple pour les curés de savoir qui dit vrai et qui dit faux...

Finalement, celui de Laurent Castagnette:

"Laurent Castagnette 25 ans né à Combes, père maître de poste à St Pierre dans Toulouse en vie il y a 3 mois et la mère, a un frère et une sœur non mariés, sorti de chez lui il y a 8 ans pour aller au Mississippi dans le moucheron commandé par M. Le large a demeuré 4 ans a Mississippi parce qu'il tomba malade et a navigué après du Mississippi a la mobile pour le roi. Et pour le même a monté aux Illinois et au bout de 28 jours commanda pour le fort Duquesne et alla avec M. Villiers qui demeure aux Illinois, marié avec une fille de marin, fut pris et s'est sauvé de prison et arrivé il y a environ 18 mois ce M. Villiers, frère de ceux-ci, il dit avoir été pris a Cumberland il dit que ce M. Villiers a pris le fort de la nécessite présente de même ? de Toulouse a fait l'apprentissage de boulanger dans la même maison que son père est parti depuis le suppliant et a demeuré 6 ans à Toulouse lequel dit tout ce que dessus ne la point vu depuis 8 ans ma présenté un autre témoin Pierre Dejay de Saintonge était allé déjà 28 mois au Mississippi pour la première fois dans le vaisseau capitaine Lafargue a dit que Castagnette dont il ne savait pas le nom est venu avec lui au Mississippi."

Dommage qu'on ne disent pas pourquoi il a fait de la prison... Il faudra faire une recherche là-dessus!

Enfin, si vous voulez lire d'autres témoignages et que vous n'avez pas accès aux bureaux de BAnQ, je vous conseille de faire un tour sur le site web de Marcel Fournier http://marcel-fournier.com/


J'offre mes services en généalogie, je peux vous faire une lignée directe pour un prix très abordable:

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mercredi 15 juin 2016

Un suicide ou une mort naturelle? La délicatesse d'un prêtre.

Cette semaine, je cherchais un acte de mariage pour un de mes contrats de recherche et je suis tombé sur une entrée dans un registre que j'ai trouvé un peu spéciale. 

Certains prêtres aimaient beaucoup ajouter des détails ''juteux'' aux actes, comme une caractéristique de la personne (sauvage, noire, étranger, illégitime) ou encore, les circonstance d'une naissance ou d'un décès. Il arrive que ceux-ci aient des jugements assez sévère sur leurs ouailles. Ceux qui se sont suicidés sont souvent traités avec mépris, les prêtres oubliant la souffrance que ces personnes vivaient. Mais le curé Guy, lui, semblait éprouver plus de compassion...

Voici la transcription de l'acte que j'ai trouvé. Le nom du défunt et celui des personnes présentes à son enterrement (sauf celui du prêtre) ont été omis par respect, de même que la paroisse: 

« Le premier de novembre mil huit cent quatre vingt quatorze Nous prêtre soussigné avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de (-) décédé en cette paroisse, le trente octobre dernier à l'âge de cinquante trois ans, époux légitime de (-) de cette paroisse. Furent présent à l'inhumation (-) et (-) qui n'ont su signer.

Ce brave homme est mort subitement il a été trouvé mort dans sa voiture. Se sentant frappé de la mort, tout semble croire qu'il s'y est préparé si on en juge de la position où il a été trouvé dans sa voiture. Il était couché, la tête appuyer sur une poche de grain – et nu tête c'est vers onze heures de l'avant midi – et le temps était très beau.
Lecture faite -
B.C. Guy prêtre curé

N.B. Il a été inhumé avec libéra le premier de novembre vers huit heures, et son service sera chanté le cinq novembre - - R.I.P.
B.C. Guy prêtre curé »


On peut comprendre la position délicate du prêtre puisque les suicidés n'avaient pas le privilège de reposer  en terre consacrée.  La façon dont il parle de la personne décédée donne à penser que le prête l'appréciait puisqu'il utilise le terme « brave homme ». De plus, il semble vouloir amoindrir le geste en disant « mort subitement », « se sentant frappé par la mort », « le temps était très beau » et même « tout semble croire » qui a sûrement pour objectif de laisser planer un doute. Il y a aussi l'expression « inhumé avec libéra » qui signifie qu'il a été enterré accompagné d'un cœur qui a chanté pour lui. La personne à pu avoir une messe et il a eu sa place au cimetière, ce qui est très important pour un catholique.


jeudi 9 juin 2016

Pierre Antoine (illégitime) Moreau

Avoir un illégitime dans son arbre généalogique, c'est dur à prendre parce qu'on se dit que notre lignée arrête là. Mais pour les gens comme moi, les fous de généalogie, c'est une occasion de se prendre pour Sherlock Holmes, et quand on réussi à trouver quelque chose, on devient excité, très excité. Alors on veut crier au monde entier notre découverte!

C'est ce qui est arrivé avec les parents d'Henriette Moreau, épouse de mon ancêtre François Frigot (Fricot). Son père est Antoine Moreau et sa mère Marguerite Roby Sanschagrin, mariés à Ste-Anne-de-la-Pocatière le 20 janvier 1829. Une surprise nous attends sur leur acte de mariage... (en deux parties)
"Québec, registres paroissiaux catholiques, 1621-1979," database with images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1942-27976-1944-38?cc=1321742 : 16 July 2014), La Pocatière > Sainte-Anne-de-la-Pocatière > Baptêmes, mariages, sépultures 1802-1839 Confirmations 1822, 1838, 1843, 1849, 1855, 1860, 1865, 1841 > image 610 of 1014; nos paroisses de Église Catholique, Quebec (Catholic Church parishes, Quebec).

"Québec, registres paroissiaux catholiques, 1621-1979," database with images, FamilySearch (https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1942-27976-1927-39?cc=1321742 : 16 July 2014), La Pocatière > Sainte-Anne-de-la-Pocatière > Baptêmes, mariages, sépultures 1802-1839 Confirmations 1822, 1838, 1843, 1849, 1855, 1860, 1865, 1841 > image 611 of 1014; nos paroisses de Église Catholique, Quebec (Catholic Church parishes, Quebec). familysearch.org

Pierre Antoine Moreau est illégitime! Cependant, on spécifie que Pierre Moreau est son tuteur, d'où probablement la provenance du nom de famille. Et si Pierre avait un lien de parenté avec Antoine? Le mieux serait de trouver son acte de naissance...

Grâce au recensement de 1851, j'ai découvert qu'Antoine avait 41 ans lors de la tournée du recenseur. Donc, Antoine serait né en 1810, avec plus ou moins 1 an, selon le mois de naissance et le mois du recensement. De plus, si on se fie à cette année, Antoine avait 19 ans lors du mariage. Comme l'âge de la majorité était de 21 ans et que celui-ci était mineur lors du mariage, l'année reste plausible.

J'ai regardé dans le registre de Ste-Anne-de-la-Pocatière, lieu de son mariage, en 1810, pour voir s'il n'y aurait pas un Pierre Antoine Illégitime. Coup de chance, j'ai trouvé son acte de naissance! Le 24 septembre 1810, Pierre Antoine Illégitime est le fils naturel de Pierre Moreau et Marie-Anne Morin. Fils naturel parce que Pierre à reconnu être son père et non légitime car les tourtereaux n'étaient pas marié.

J'avoue avoir eu de la chance ce coup-ci. Reste à trouver les parents des deux amoureux. On voit ici que Pierre est de la paroisse. Bon début. On dit aussi qu'il est cultivateur. Donc, probablement n'habite plus chez ses parents. Est-il déjà marié avec quelqu'un? Le problème avec Pierre, c'est qu'il y en avait eu moins deux en même temps dans la paroisse.

Quant à Marie Anne, il ne spécifie pas si elle vient de la paroisse, mais si elle a eu un enfant avec Pierre, elle est soit de Ste-Anne-de-la-Pocatière, soit dans une paroisse voisine. Je n'ai pas encore trouvé de traces.

Ses parrain et marraine sont Joseph Antoine Bouchard et Marie Anne Martin. Il y a un couple Joseph Bouchard/Marie Anne Martin qui se sont marié à La Pocatière le 10 novembre 1800. Lors du mariage Joseph était veuf de Marie Josephe Moreau, j'y vois donc une possible parenté.

Marie Joseph avait un frère qui s'appelait Pierre, marié le 22 octobre 1792. Est-ce que c'est le père d'Antoine? Ou son oncle? Pour le moment je bloque ici. Mais je cherche encore...

Si vous avez des renseignements sur le sujet, faites moi signe!