mercredi 15 juin 2016

Un suicide ou une mort naturelle? La délicatesse d'un prêtre.

Cette semaine, je cherchais un acte de mariage pour un de mes contrats de recherche et je suis tombé sur une entrée dans un registre que j'ai trouvé un peu spéciale. 

Certains prêtres aimaient beaucoup ajouter des détails ''juteux'' aux actes, comme une caractéristique de la personne (sauvage, noire, étranger, illégitime) ou encore, les circonstance d'une naissance ou d'un décès. Il arrive que ceux-ci aient des jugements assez sévère sur leurs ouailles. Ceux qui se sont suicidés sont souvent traités avec mépris, les prêtres oubliant la souffrance que ces personnes vivaient. Mais le curé Guy, lui, semblait éprouver plus de compassion...

Voici la transcription de l'acte que j'ai trouvé. Le nom du défunt et celui des personnes présentes à son enterrement (sauf celui du prêtre) ont été omis par respect, de même que la paroisse: 

« Le premier de novembre mil huit cent quatre vingt quatorze Nous prêtre soussigné avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de (-) décédé en cette paroisse, le trente octobre dernier à l'âge de cinquante trois ans, époux légitime de (-) de cette paroisse. Furent présent à l'inhumation (-) et (-) qui n'ont su signer.

Ce brave homme est mort subitement il a été trouvé mort dans sa voiture. Se sentant frappé de la mort, tout semble croire qu'il s'y est préparé si on en juge de la position où il a été trouvé dans sa voiture. Il était couché, la tête appuyer sur une poche de grain – et nu tête c'est vers onze heures de l'avant midi – et le temps était très beau.
Lecture faite -
B.C. Guy prêtre curé

N.B. Il a été inhumé avec libéra le premier de novembre vers huit heures, et son service sera chanté le cinq novembre - - R.I.P.
B.C. Guy prêtre curé »


On peut comprendre la position délicate du prêtre puisque les suicidés n'avaient pas le privilège de reposer  en terre consacrée.  La façon dont il parle de la personne décédée donne à penser que le prête l'appréciait puisqu'il utilise le terme « brave homme ». De plus, il semble vouloir amoindrir le geste en disant « mort subitement », « se sentant frappé par la mort », « le temps était très beau » et même « tout semble croire » qui a sûrement pour objectif de laisser planer un doute. Il y a aussi l'expression « inhumé avec libéra » qui signifie qu'il a été enterré accompagné d'un cœur qui a chanté pour lui. La personne à pu avoir une messe et il a eu sa place au cimetière, ce qui est très important pour un catholique.


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