vendredi 30 juin 2017

Z comme Zachée, Fille du Roy - Challenge AZ

François Zachée (Jachier)

C'est la fille de François Zachée et Claude Millot. Elle est née vers 1655 à St-Barthélemi, Paris, mais baptisée seulement 1669 parce qu'elle était née protestante. Comme on acceptait que des catholiques pour être Fille du Roy, elle a probablement décidé de se faire baptiser plutôt que de feindre être catholique. Son père était maître boursier à Paris, elle devait être habituée à un certain mode de vie.

Elle est probablement arrivée en 1670 sur le navire St-Jean-Baptiste qui était parti de Dieppe. Sur son premier acte de mariage, celui avec Claude de Xaintes (Dessein ou de Saintes), on précise que le père de Françoise est décédé. Ce doit être la raison pour laquelle Françoise est devenue Fille du Roy. Françoise n'avait que 15 ans lors de son arrivée.

C'est le 27 avril 1671 qu'elle se marie avec Claude de Xaintes à Québec. Son mari était un bourgeois et un coutelier (donc fabricant et vendeur de couteau). Avec lui, Françoise va avoir deux enfants:

Louise (Louise de Xaintes est l'objet d'un de mes billets de blog. Cliquez ici)
            N: 26 février 1672 à Québec
            M: 12 janvier 1688 à Québec avec Bertrand Arnaud
            D: 15 février 1705 à Boucherville

Claude (fille)
            N: Vers 1674, lieu inconnu
            M: 28 septembre 1693 avec Charles Demonseignat à Québec
            S: 18 décembre 1702

On ne connait pas la date de décès de Claude, le mari de Françoise. On sait par contre qu'il est décédé en 1685 ou avant puisque le 1er décembre 1685, Françoise s'est remariée avec Antoine Gourdeau dit Beaulieu. C'était encore un mariage avec un homme de la noblesse québécoise. Il était contrôleur à la réception des castors à la ferme du Séminaire de Québec. Malheureusement, il est mort noyé en novembre 1691 à seulement 36 ans. Françoise et lui n'ont pas eu d'enfants.

Ensuite, Françoise s'est mariée une troisième fois. C'était avec un homme de grande influence, René-Louis Chartier, Sieur de Lotbinière. Le mariage à eu lieu le 16 mai 1701. 

René-Louis était entre autre conseiller du Roi. Il était bien positionné au sein du Conseil Souverain et de la milice. Il a été aussi subdélégué de l'intendant de Montréal, codirecteur de la Compagnie du Nord et de la Compagnie de la Colonie.  Il est décédé le 3 juin 1709 à l'âge de 68 ans. Pour une biographie plus complète sur cet homme, cliquez ici.

À l'aide de ses trois mariages, Françoise à su avoir une position sociale enviable et une vie mondaine développée. Elle a pu offrir une qualité de vie à ses filles qui était probablement semblable à celle qu'elle avait eu en France plus jeune. Elle est décédée le 23 octobre 1718 à Québec.

Mon prochain billet sera un post-mortem du Challenge AZ de cette année. Il sortira samedi le premier juillet.

Sources:
http://lesfillesduroy-quebec.org/les-filles-du-roy/listes-et-tableaux/177-les-filles-du-roy-en-un-tableau
http://lesfillesduroy-quebec.org/publications/invitations-a-la-lecture/136-louise-de-xaintes-une-vie-en-nouvelle-france
généalogiequebec.info
PRDH
nosorigines.qc.ca
biographi.ca

jeudi 29 juin 2017

Y comme Yardin, la sage-femme - Challenge AZ

Marie Yardin (ou Hyardin)

Elle est née à St-Germain-L'Auxerrois, archevêché de Paris. Ses parents sont Jean Hyardin et Marguerite Chesné. On sait qu'elle est arrivé en 1668 ou avant, mais on ne sait pas dans quel bateau elle avait embarqué.

Elle s'est mariée le 9 octobre 1668 à Québec. Le couple n'a pas eu le bonheur d'avoir un enfants. Ils auraient pu puisque Pierre est décédé en décembre 1708. Comme Marie est décédée après lui, on peut supposer qu'un des deux était stérile.

Marie a quand même, à sa façon, contribué à la colonisation du territoire par les français en Nouvelle-France. Elle était sage-femme jurée. Les sages-femmes jurées sont des sages-femmes certifiées, approuvées comme étant compétentes. Marie était probablement déjà sage-femme jurée lors de son arrivée à la colonie.

Pour cause de pudeur, on fait appel à la sage-femme plutôt qu'au chirurgien ou médecin qui intervient seulement en cas de complications. La césarienne est une intervention qui est quand même rare.

En Nouvelle-France, les connaissances de sage-femme était souvent transmises de mère en fille. Elles pouvaient être approuvées par la ville, comme à Québec en 1714 avec Simone Buisson. À d'autres places, comme à Boucherville, on devait prêter serment devant le prêtre. D'ailleurs, il était même suggéré aux femmes de s'organiser des élections pour nommer les sages-femmes. Révolutionnaire comme façon de faire!

Les sages-femmes travaillaient de façon bénévole. Mais en 1714, Simone Buisson à commencé à toucher un salaire pour ses services! Ceci avait pour but d'attirer plus de femmes à pratiquer la profession et aider Suzanne à transmettre son savoir. La compétition pour la position était donc plus féroce à ce moment-là.

Les sages-femmes étaient instruites, elles pouvaient signer leurs noms. Se sont des femmes bien mariées et avaient de bonnes mœurs. Elles travaillaient en concert avec les chirurgiens, ils n'étaient pas en compétition. Il devait même avoir une école de sages-femmes en 1754, mais la conquête à empêché la réalisation du projet. C'était des femmes très actives au sein de leurs communautés.

Il n'était pas rare que la sage-femme reste quelques jours chez celle qui venaient d'accoucher. Elle restait pour prodiguer des conseils, faire la lessive, à manger... La femme qui venait d'accoucher devait se reposer. La probabilité de mortalité après la délivrance était assez élevée. La sage-femme était rassurante et aidait le couple à passer à travers l'accouchement et les premiers jours du nourrisson. Son rôle n'était donc pas que médical mais aussi psychologique.

Les sages-femmes pouvaient aussi baptiser les bébés nouveaux-nés si ceux-ci étaient en danger de mort et que le prêtre n'était pas présent. Si le bébé survivait, un baptême plus officiel avait lieu à l'église. S'il mourrait, on avait une garanti qu'il ne soit pas au purgatoire pour l'éternité. C'était du sérieux.

Il arrivait aussi que celles-ci doivent témoigner dans certaines affaires à la cour. C'est une preuve que la sage-femme était quelqu'un de respecté et écouté. Voici quelques exemples où Marie Yardin a dû se rendre en cour pour témoigner:

En 1701 contre Elisabeth Campeau, accusée d'abandon d'enfant.

En 1703, Marie témoigne en tant que sage-femme dans le procès de Louise de Xaintes et Marie Anne Edmond, accusée une après l'autre d'avoir tué un bébé nouveau-né.

En 1705, Marie a témoigné en tant que sage-femme lors du procès de Pierre de Saint-Ours, accusé de rapt et viol sur la personne d'Hélène Celoron.

En 1707, pour attester le mariage de Marie Lamy et Jean Duval. Le registre avait brûler lors d'un incendie. Marie était veuve en 1707 et voulait prouver son mariage avec Duval.

En 1717, dans un procès entre Pierre Ozanne et son épouse Marguerite Girard et Jean Picard et son épouse Madeleine Rapin pour calomnies.

Encore en 1717 lors de la prise en charge d'un enfant abandonné par Catherine Achin, nourrice improvisée et son époux Mathieu Larchevêque.

On le voit, Marie, malgré le fait qu'elle n'a pas eu d'enfants, a eu une vie bien remplie. Elle a eu sa sépulture le 31 mars 1724 à Montréal.


Demain, c'est mon dernier billet du challenge avec Françoise Zachée!



Sources:

http://naviresnouvellefrance.net/html/vaisseaux2/fillesduroi/FillesduroiIL.html
Hélène Laforce "L’univers de la sage-femme aux XVIIe et XVIIIe siècle." Cap-aux-Diamants 13 (1985): 3–6. 
PRDH
https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/gscw031?owa_no_site=374&owa_no_fiche=1
https://www.la-genealogie-dherve.com/articles/challenges/challengeaz-2013/168-sages-femmes-en-nouvelle-france.html

mercredi 28 juin 2017

X comme Xaintes, née riche, décédée pauvre - Challenge AZ

Louise de Xaintes, née riche, décédée pauvre.

Louise de Xaintes (Dessein) est la fille de Claude et Françoise Zachée. C'est la fille d'une Fille du Roy. D'ailleurs, Françoise Zachée sera l'objet de mon dernier billet pour ce challenge.

Mais revenons à Louise. Elle est née le 26 février 1672 à Québec. Son père était coutelier et bourgeois. Louise a grandit dans la haute-société de la Nouvelle-France. Son père étant décédé jeune, Louise a ensuite eu deux beaux-pères. Eux aussi ont fait partie de la bourgeoisie.

Louise a épousé Bertrand Arnaud, un migrant de la France, le 12 janvier 1688 à Québec. À ce moment, Bertrand était un riche marchand. Le couple a plusieurs enfants:

François Bertrand:
            B: 2 avril 1689 à Québec
            S: 27 juillet 1689 à Québec

Louise:
            B: 15 mars 1690 à Montréal
            M: 23 août 1712 à Québec avec Alexandre Rivet
            S: 17 juin 1717 à Québec

Madeleine Charlotte:
            B: 11 février 1692 à Montréal
            M: 16 août 1707 à Montréal avec Robert Depoitiers
            S: 1er novembre 1708 à Montréal

François:
            B: 1er février 1693 à Montréal
            S: 11 mai 1693 à Montréal

Catherine:
            N: 1er avril 1694 à Montréal
            M: 5 août 1715 à Québec avec Jean François Pelletier
            S: Inconnue

Marguerite:
            N: 24 février 1696 à Montréal
            M: 6 septembre 1715 à Québec avec Gabriel Lambert
            S: Inconnue

François Bertrand:
            N: 27 décembre 1697 à Montréal
            S: Inconnue

Nicolas:
            N: 6 juin 1699 à Montréal
            D: 7 juin 1699 à Montréal

Joseph Augustin:
            N: 28 mars 1700 à Montréal
            S: inconnue

Anonyme (sexe inconnu):
            N: 12 janvier 1705 à Boucherville
            D: 12 janvier 1705 à Boucherville


Probablement que Louise a cru pouvoir poursuivre le train de vie auquel elle était habituée en se mariant avec Bertrand. Puis, les affaires ont commencé à décliner. Bertrand a fini par abandonner sa femme, enceinte, pour pouvoir devenir coureur des bois. Mais l'aventure n'a pas payée pas autant qu'il l'aurait voulu. Il revient avec des peaux de mauvaise qualité. Un maigre butin qui ne suffisait pas à payer toutes les dettes que la famille avait contracté.

N'ayant pas beaucoup de moyens, Louise a dû emprunter à sa famille. Il a même fallu qu'elle loue sa maison et s'exile à l’Île Bertrand. C'est là qu'elle a rencontré René Boucher.

Comme Louise et René ne veulent pas faire les frais des ragots, les amants ne se voient que la nuit. Tout va bien, jusqu'à ce qu'on retrouve un nouveau-né mort. Vu les blessures du bébé, on peut facilement supposé un meurtre: gorge tranchée, mâchoire brisée, le crâne fendu... Je vous épargne les détails...

La machine à rumeur s'est emballée. La relation de Louise et René a été mise à jour et Louise est soupçonnée du meurtre. Louise s'en sort, mais René à dû partir de l’Île Bertrand.

Louise meurt le 15 février 1705, suite à son dernier accouchement, un enfant mort-né. Bertrand n'était pas là lors du décès de Louise et du bébé. Quand il est revenu, la maison était vide et il n'y avait plus de femme. Les enfants du couple ont été mis sous tutelle, puisqu'ils étaient encore mineur.

Demain, c'est le tour de Marie Yardin, sage-femme.

Sources:
http://lesfillesduroy-quebec.org/publications/invitations-a-la-lecture/136-louise-de-xaintes-une-vie-en-nouvelle-france
PRDH
http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=201706261451242086&p_centre=03Q&p_classe=TL&p_fonds=5&p_numunide=840391
http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=201706261451242086&p_centre=06M&p_classe=TL&p_fonds=4&p_numunide=861379

mardi 27 juin 2017

W comme Waren, l'assimilée - Challenge AZ


W comme Griezel Waren

Elle est la fille de Jacques Waren, d'origine écossaise, et Marguerite XXXX, née en Irlande. Elle est née en 1662, probablement à Barwick en Angleterre. Elle a émigré en Nouvelle-Angleterre après 1680. Elle a épousé Richard Otis dans les colonies anglaises vers 1686 et le couple a eu une fille:

Margaret
             N: 15 mars 1689 à Dover, colonies anglaises
             M: 14 juin 1707 à Montréal avec Louis Lalouette Lebeau
             S: 23 février 1773 dans les colonies anglaises

Le 16 juillet 1689, Griezel se fait prisonnière avec Margaret et les deux enfants de Richard qui étaient issus d'un premier mariage. Ils s'appelaient Rose et John Otis. Les français et leurs alliés amérindiens avaient attaqués le village de Dover. Lors de cette bataille, Richard a trouvé la mort.

Donc, Griezel et les enfants se retrouvent prisonniers et passent quelques années chez les autochtones de la Nouvelle-France. Rose sera rachetée par une famille riche de Beauport. Le nom de la famille n'est malheureusement pas connue. John sera racheté par Jean Barret.

Margaret sera baptisée par un prêtre missionnaire qui lui donnera un nom francophone: Christine. Lorsque sa mère, Griezel, a été rachetée par Paul Lemoyne de Maricourt, Christine a été confiée aux religieuses de l'Hôtel-Dieu de Montréal.

À partir de ce moment, Griezel devient la "domestique" de Paul Lemoyne de Maricourt. Elle se fera baptisée le 9 mai 1693 et à ce moment, elle portera le nom de Madeleine, en l'honneur de sa marraine Madeleine Dupont, l'épouse de Maricourt. Dans son baptistère, on précise qu'elle se faisait appeler Madame Kressel. Le prêtre ne savait probablement pas écrire Griezel. Je trouve ça assez exceptionnel. La plupart du temps, les anglophones perdent leur identité lors du baptême catholique. Habituellement, le nom anglophone n'est pas inscrit sur l'acte et l'ancienne identité se trouve perdue. Qu'on en sache autant sur la vie anglophone de Griezel et sa fille est en soit un petit miracle.

Le 8 septembre 1693, elle est confirmée et le 15 octobre 1693, Madeleine Griezel marie Philippe Robitaille. Ils s'installent sur la rue St-François à Montréal et ont eu plusieurs enfants:

Philippe
             B: 5 février 1695 à Montréal
             D: 17 décembre 1720 à Montréal

Jacques
             B: 29 janvier 1697 à Montréal
             D: Inconnu

Jean
             N: 10 mars 1699 à Montréal
             D: Inconnu

Georges
            N: 18 avril 1701 à Montréal
            D: 19 février 1703 à Montréal

Marguerite
           N: 1 avril 1703 à Montréal
           M: 13 avril 1722 à Montréal avec Jean Baptiste Biron Lafrenière
           D: Inconnu

En mai 1710, Madeleine Griezel reçoit sa nationalité française. On peut voir son nom inscrit sur les lettres de naturalités accordées par sa majesté ici  (il faut cliquer sur voir les images à droite de l'écran).

Madeleine Griezel est décédée le 26 octobre 1750. On la dit âgée d'environ 89 ans, un âge plus que vénérable pour l'époque. Elle est tombée malade quelques temps après le décès de Philippe, le 3 octobre 1740. Elle a passée les 9 à 10 dernières années de sa vie alitée.


PRDH

Family Search
http://www.robitaille.org/Philippe.htm
Sylvie Tremblay "Les quatre frères Robitaille." Cap-auxDiamants25 (1991): 72–72.
http://genealogiequebec.info/testphp/info.php?no=42291
"De la Nouvelle-Angleterre à la Nouvelle-France: 'histoire des captifs anglo-américains au Canada entre 1675 et 1760", Marcel Fournier, Société généalogique canadienne-française, 1992

lundi 26 juin 2017

V comme Viard, la cleptomane - Challenge AZ

Marguerite Viard la cleptomane

Marguerite est née vers 1650 à Brie-Comte-Robert, archevêché de Paris. Ses parents sont Pierre Viard et Catherine Isabelle Noble Lecompte. En 1671, orpheline de père et âgée de 20 ans, elle a pris le St-Jean-Baptiste en 1671. Elle avait avec elle des biens estimés à 300 Livres et un don du roi de 50 Livres.

Elle a signé son premier contrat de mariage le 15 octobre 1671 avec Simon Daveau. Le contrat à rapidement été annulé, elle en a signé un autre le 2 novembre 1671 pour marier Jean-Baptiste Fleuricourt. Celui-là aussi a fini par être annulé.

Elle se marie finalement le 11 octobre 1672 à Québec avec Mathurin Bénard Lajeunesse, un soldat. Le couple s'est établi à Chambly, mais semble s'être promené. Voici les quatre enfants issus du couple:

Marie Jeanne:
            N: 6 janvier 1675 à Boucherville
            M: 2 janvier 1690 à Montréal avec Jean Baptiste Cousineau
            D: 8 mai 1749 à Montréal

Marie:
            N: 7 mai 1678 à Sorel
            M: 31 octobre 1695 à Montréal avec François Gloria
            S: 3 juin 1760 à Pointe-Claire

René:
            N: Vers 1680, lieu inconnu au Québec
            M: 28 juillet 1710 à Montréal avec Marie Anne Gibeau
            D: 24 juin 1733 à Montréal

Marguerite:
            N: 20 octobre 1682 à Contrecoeur
            M: 23 mars 1699 à Montréal avec Mathurin Chartier Lamarche
            D: Inconnu

Mathurin est décédé au alentour de la naissance de sa fille Marguerite, en 1682. Marguerite Viard va se remariée peu de temps après avec Jean Inard dit Provençal, le 1er novembre 1682 à Contrecoeur. C'est à partir de ce moment que Marguerite a commencé à voler.

Le nouveau couple n'a pas eu d'enfants. Ils n'ont d'ailleurs pas resté marié longtemps puisque Jean est décédé seulement deux ans après l'union.

Ensuite, elle s'est mariée avec Joseph Seran dit L'Espagnol le 25 septembre 1684 à La Prairie. Le couple a eu 6 enfants:

Anonyme (garçon):
            N: 6 février 1685 à La Prairie
            D: 6 février 1685 à La Prairie

Jeanne:
            N: 30 mai 1686 à Montréal
            M: 30 octobre 1702 à Montréal avec Jacques Beique Lafleur
            D: 19 mai 1756 à Montréal

Jacques:
            N: 19 septembre 1688 à Montréal
            D: Inconnu

Vincent:
            N: 1er juillet 1691 à Montréal
            D: Inconnu

François Marie:
            N: 2 juillet 1694 à Montréal
            M: 3 janvier 1718 à Montréal avec Marguerite Lafortune
            D: 10 juin 1731 à Montréal

Marie Josephe:
            N: 19 avril 1697 à Montréal
            M: 26 août 1714 à Montréal avec Jean Baptiste Deslandes Champigny
            D: 22 avril 1732 à Montréal

C'est avec Jean Serran que Marguerite s'est forgée une réputation de cleptomane. Le 1er avril 1686, Marguerite et son mari sont emprisonnés pour vol. Jean à été relâché, mais pas Marguerite, soupçonnée d'avoir volé deux juste-au-corps et un bonnet de poil de chien. À ce moment, elle était enceinte de Jeanne. Elle a avoué avoir volé les vêtements quelques mois plus tôt à des soldats pour habiller ses enfants. Elle précise que son mari n'était pas au courant. Il était toujours parti travailler sous contrat et logeait chez les employeurs. On apprend par contre que la famille avait été chassée de La Prairie parce qu'on les soupçonnait de vols!

Marguerite admet aussi avoir volé un dénommé La Rente depuis que la famille s'est établie à Ville-Marie (ancien nom de Montréal). Il y avait une casaque, une dizaine de livres de tabac, une marmite de fer, un sceau, trois chemises, un caleçon, une faux, une paire de souliers, une petite paire de bas, un capot (un pardessus de fourrure), un batte-feu (briquet) et une nappe. elle aurait tout caché dans la forêt, mais quand elle y était retournée, il n'y avait plus rien. Le juge l'a renvoyée en prison.

Pour la faire sortir, Jean a dit qu'elle était faible d'esprit. Il a aussi dit avoir tout essayé pour la guérir de l'habitude de voler, mais n'avait pas vu de résultats. Il a aussi affirmé que la peur de retourner la prison préviendrait surement la récidive. Jean a aussi clamé qu'il avait besoin de sa femme pour prendre soin des enfants. Lui ne pouvait pas le faire parce qu'il devait travailler. Son plaidoyer a fonctionné. On libère Marguerite sous condition: elle doit payer une caution et devait se rendre à la cour chaque fois que la justice le demandait. En tout, elle est restée 18 jours en prison.

Seulement 15 jours après sa libération, les voisins réclament l’expulsion de la ville. Est-ce qu'elle avait encore volé? D'ailleurs, Jean accuse un voisin devant le tribunal. Jean de Patenôtre aurait blasphémé et injurié Marguerite. En plus, il l'aurait roué de coups. Un examen pratiqué par un chirurgien qui confirma la présence de contusion sur la tempe, une sur le nez, une sur le bras droit, une ecchymose  au coin de l’œil droit. Le chirurgien précise que le tout est causé par des coups de poings, des coups de pieds et un bâton.

Selon des témoins de la scène, Patenôtre aurait injurié Marguerite en lui disant qu'elle aurait été mieux d'être une putain plutôt qu'une voleuse. Elle aurait riposté en le traitant de fou, ce qui a provoqué la colère de Patenôtre et celui-ci l'a battu à ce moment. Finalement, la cause se termine à l'amiable et Jean de Patenôtre a payé 72 Livres à Jean Serran.

En septembre 1688, les voisins tentent encore d'expulser la famille de Jean et de Marguerite de Ville-Marie. Ils accusent Marguerite d'avoir volé des fruits et légumes de leurs jardins. Les plaintes et témoignages des habitants du quartier et celui de François Dolier de Casson auront la faveur du juge. Dolier de Casson était un prêtre et supérieur du Séminaire de St-Sulpice. Finalement, la famille est priée de quitter le quartier. On leur donne quand même du temps pour se trouver un nouveau foyer.

Cependant, la guerre entre voisins ne s'arrêtera pas là. Jean Dasny s'en ait pris à Jeanne, 14 ans, l’aînée de la famille.  Il lui a volé des fruits qu'elle transportait pour les vendre au marché. Il aurait aussi attaqué Jeanne. Dasny a été comdamné à passer du temps en prison. Dasny et son père, accusé de complicité, ont dû payer aussi 14 Livres et 7 sols et le remboursement des fruits à la famille de Jeanne.

Finalement, il semble qu'il y a eu une certaine réconciliation entre la famille de Marguerite et les voisins. Ils n'ont pas déménagé. Même que Jean Dasny aurait travaillé pour Serran. De toute façon, Marguerite est-elle la seule responsable de tout ce cancan? Serait-ce aussi parce que les voisins n'avaient pas envie d’accueillir des étrangers dans leur quartier? Serran était d'origine espagnol, peut-être avait-il été victime d'exclusion à cause de ses origines...

Marguerite a eu sa sépulture le 27 décembre 1715 à Montréal.

Demain, nous verrons Griezel Warren, l'assimilée...

Sources:
http://naviresnouvellefrance.net/html/vaisseaux2/fillesduroi/FillesduroiSZ.html
http://histoiresdancetres.com/vaillancourt/joseph-serran-et-marguerite-viard-les-mesaventures-d%E2%80%99un-ancetre-espagnol-et-de-sa-femme/
"Conférence : Marguerite Viard, Fille du roi devenue cleptomane", M. Marcel Myre, revue Dans l'temps, vol. 24, #1
PRDH

samedi 24 juin 2017

U comme Ursule, la petite esclave noire - Challenge AZ

Ursule, l'esclave noire


Il y a avait quelques esclaves noirs en Nouvelle-France. Pas autant que d'autochtones ou de prisonniers(ères) blancs(ches), mais tout de même, il y en avait.

J'ai pris l'exemple d'Ursule, bien que je ne trouve pas beaucoup de choses parce qu'elle est décédée à l'âge de 3 ans seulement. Je peux tout de même parler de son entourage.

Son "propriétaire" s'appelait Charles-Louis Tarieu (14 octobre 1743 - 2 octobre 1811) et sa femme Geneviève Élisabeth Lacorne (28 août 1748 - 30 mars 1817). Chez le couple, il y avait deux autres esclaves noires, Geneviève et Julie. 

Geneviève serait née à Montréal vers 1767. Nous savons qu'elle a séjourné à l'Hôtel-Dieu du 22 décembre 1790 au 15 janvier 1791. Elle y retourne à l'âge de 27 ans du 26 septembre au 26 octobre 1794. Finalement, elle ira une dernière fois du 5 au 24 octobre 1796. Je ne connais pas les raisons de ses hospitalisations.

Il y avait aussi Julie, qui appartenait en réalité à Geneviève Elisabeth. Elle aussi a été hospitalisée pour des raisons inconnues à l'Hôtel-Dieu. La première mention est pour son hospitalisation entre le 6 novembre et le 19 janvier 1803. Elle avait 45 ans. Elle reviens ensuite le 8 juin 1803 et y reste jusqu'à son décès le 10 juin 1803.

Ces hospitalisations prouvent que Charles-Louis et Geneviève Elisabeth prenait un certain soin de leurs esclaves. Ça peut se comprendre, elles étaient d'une grande valeur, puisque les noirs étaient rare, réservés pour une classe de privilégiés Pourquoi? La raison est purement économique. Le voyage pour venir chez nous coûtait chez aux négriers. Plus la distance est longue, moins on peut faire de voyages, donc d'argent. Plus le voyage est long, plus les risques de mortalités augmentent, et on veut le moins de décès possible. Finalement, les anglais sont un bon marché, moins loin, et les esclaves s'y vendent bien et à un prix intéressant qui permet un bon profit.

Venir chez nous aurait probablement gonflé les prix et les négriers avaient peur de ne pas pouvoir tout vendre et faire face à des pertes. Vaut mieux investir dans une valeur sûre: la Nouvelle-Angleterre.

Les français devaient donc s'approvisionner chez anglais, par achat ou par rapt. L'autre méthode était de compter sur la progéniture d'un couple déjà esclaves d'un propriétaire français, comme pour Geneviève et probablement Ursule.

Charles-Louis est né dans une famille esclavagiste. Lui-même en avait trois. Son père Charles-François en avait 6. Ses grands-parents, Pierre-Thomas et Madeleine de Verchères en avait 13! Par contre, ils étaient tous des amérindiens. Peut importe. La possession d'esclave étaient surement, pour eux, une nécessité.

Sources:
Wikipédia
PRDH
Deux siècles d'esclavage au Québec; Marcel Trudel et al.; Cahiers du Québec; 2004 (comprend un dictionnaire sur un cd)


vendredi 23 juin 2017

T comme Talon, prisonnière et au service du vice-roi d'Espagne - Challenge AZ

Madeleine Talon

C'est toute une histoire que celle de Madeleine. Digne d'un téléroman ou d'un film de Spielberg. Son histoire est tellement pleine de rebondissement qu'il serait facile d'en faire un livre. Ici, j'ai essayé de résumer sa vie, étroitement liée avec celle de Cavelier de La Salle.

Commençons par regarder son background généalogique. C'est la fille de Lucien Talon et de Elisabeth (Isabelle) Planteau. Elle est née le 2 novembre 1673 et a été baptisée le lendemain à Québec. Elle était retournée en France avec sa famille avant 1684.

En 1684, René-Robert Cavelier, Sieur de La Salle convainc le roi de partir en Louisianne pour y établir une colonie française. Le roi est convaincu et La Salle se trouve à la tête de quatre bateaux: Le Joly, L'Aimable, La Belle et Le Saint François. La famille de Madeleine est montée à bord d'un de ces quatre navires. Durant le voyage, le cortège s'est fait attaqué par des pirates, Le Saint François a été capturé et déclaré "perte totale". Les trois autres navires ont continués la route, mais les mauvaises cartes et des erreurs de calculs empêchent les matelots de trouver l'entrée du fleuve Mississippi. La Salle aurait d'ailleurs échoué à environ 600 km à l'ouest de l'embouchure, dans la région du Texas. La Salle a dû abandonner L'Aimable qui s'était échoué sur un banc de sable. C'est à ce moment que le Fort St-Louis a commencé sa construction. On renvoi Le Joly, un navire de guerre, en France. La Belle finira par s'échouer et couler, probablement parce que le pilote était ivre.

La Salle essaie en vain de trouver le Mississippi. N'oublions pas qu'il était à 600 km du fleuve! Il ne trouvait pas le cours d'eau, la maladie frappait les colons, des tensions existaient entre la colonie et les amérindiens, les colons étaient victimes de malnutrition... Et on compte plusieurs désertions! Les problèmes se multipliaient, se qui inaugurait rien de bon.


En 1687, La Salle repart en expédition, sa dernière. 16 hommes l'accompagne, dont Pierre, un des frères de Madeleine. Lors de cette expédition, il y a eu une mutinerie. La Salle a été assassiné par ses propres hommes. Plus tard, Pierre a été capturé par des amérindiens.


En 1688, sur les 300 personnes qui étaient parti de France, il ne restait que 20 adultes et quelques enfants. C'est alors qu'une tribu amérindienne Karankawa ont attaqué et massacré tout le monde, sauf 5 enfants qu'ils ont gardés captifs. Madeleine Talon en faisait partie, ainsi que ses frères Jean-Baptiste, Lucien et Robert. L'autre était un garçon du nom de Joseph Bréman.


Les enfants ont été adoptés par la tribu. Ce qui veut dire qu'ils ont probablement été tatoués sur les mains, la figure et les bras. Ils ont dû aussi apprendre à vivre comme des amérindiens Karankawa. 


De Leon, le vice-roi d'Espagne, a entendu parlé d'un campement français au large de la côte et voulait y jeter un coup d’œil. C'est lors de cet expédition que De Leon a trouvé Pierre. Celui-ci a d'ailleurs parlé de ses frères et sa sœur. De Leon a donc trouvé la tribu Karankawa et échangé les enfants contre du tabac et des chevaux. 


Le vice-roi a alors accueilli les enfants dans son palais de Mexico et Madeleine devient une de ses domestiques. Lorsque le vice-roi a fini son mandat, il voulait revenir en Espagne et emmener Madeleine et Robert avec lui. Ses autres frères ont été enrôlés dans la marine espagnole.


Pendant le voyage vers l'Espagne, le navire s'est fait attaquer par les français. Les Talon retournent en France! C'est là-bas que Madeleine a rencontré et marié Pierre Simon en 1699. Marie Maddeleine est revenue en Nouvelle-France avec son mari et son fils Pierre. Le fils a marié Charlotte Bouvier le 10 février 1719 à Charlesbourg.


On ne connait pas la date ni le lieu du décès de Marie Madeleine. Selon le PRDH, ce serait hors du Québec. Est-elle allé dans les colonies plus au sud? Est-elle retournée en France? Si vous avez des infos sur le sujet, n'hésitez pas à nous les partager dans les commentaires!


Demain nous parlerons d'Ursule, l'esclave noire.


Sources:

http://friedman.cs.illinois.edu/genealogy/Talon.htm
https://lesoleildelafloride.com/index.php/fr/faits-divers/fait-francais/1383-la-mort-tragique-de-cavelier-de-la-salle
Wikipédia
http://studylib.net/doc/10025392/eyewitness-to-history-the-amazing-story-of-the-talon
Livre découvertes et établissement des français... de Pierre Margry disponible ici

jeudi 22 juin 2017

S comme Sigouin et son avortement - Challenge AZ

Marie Anne Sigouin (Séguin) et son avortement

Marie Anne est née à Charlesbourg le 21 octobre 1708. Ses parents sont Jean Sigouin et de Marie Louise Dubeau.

Elle était servante et demeurait chez le Sieur Charles Guillemin. Lors de son arrestation, elle avait environ 21 ans et elle était au service de Guillemin depuis environ 5 ans.

Elle est tombée enceinte mais elle n'était pas mariée. On a vu qu'il y avait plus d'enfants illégitimes qu'on le croyait. Certaines filles à marier se laissaient séduire sous promesse de mariages, celles-ci pouvaient donc se marier enceinte ou être abandonnée par l'homme qui s'était sauvé en apprenant la nouvelle... Si on ne cachait pas la grossesse et que des témoins ont vu l'enfant vivant, ou au pire si l'enfant avait eu les sacrements à la naissance parce qu'en danger, la mère n'était pas traduite en justice. Par contre, la femme courait le risque d'être marginalisée et trouver un mari pouvait être plus difficile.

Mais si l'enfant était mort-né sans témoins, ou s'il y avait fausse couche ou interruption voulue de la grossesse, sans que celle-ci ne soit connue du public, la mère pouvait être traduite en justice pour homicide. Peu importe si l'enfant était le produit de l'amour, de l'inceste ou d'un viol. Pour eux, il n'y avait pas de bonnes raisons pour recourir à l'avortement. Ou de ne pas mener sa grossesse (hors mariage) à bien. La médecine de l'époque n'était pas comme aujourd'hui, j'imagine qu'il devait être difficile de différencier l'avortement naturelle d'avec celle qui était volontaire... Ces femmes qui avortaient ou perdaient leur bébés risquait d'être accusée d'avoir "homicidé son enfant"

Marie Anne a subi la question ordinaire et extraordinaire. C'est-à-dire qu'elle a été questionnée sous la torture. On s'est tous qu'à un certain moment, on est prêt à avouer n'importe quoi sous la torture. Je ne sais pas quels ont été les mauvais traitements dont Marie Anne a été victime, mais pour moi, il existera toujours un doute sur la culpabilité d'une personne qui a dû subir pareil traitement. Certaines description de ces questions donne froid dans le dos. Si vous êtes assez fort pour lire les descriptions de certaines de ces pratiques, je vous conseille le livre "La ballade des pendues" de Jean-Claude Castex.

On a accusé Marie Anne d'avoir caché sa grossesse et son accouchement. On l'a aussi accusé d'aussi d'avoir jeté son bébé mort à la mer. Après avoir questionné la suspecte et avoir entendu des témoins, le Conseil Souverain l'accuse et lui impose la peine de mort.

Le 7 mai 1732, Marie Anne a été pendue.

Demain, nous lirons l'histoire de Marie Madeleine Talon, recueillie par le vice-roi du Mexique.

http://www.charleries.net/quebecois.htm
PRDH
http://pistard.banq.qc.ca (Les documents originaux du procès y sont numérisés.)
Morts tragiques et violentes au Canada T.2 : 17e et 18e siècles; Léonard Bouchard; Les Publications Audiovisuelles, 1982


mercredi 21 juin 2017

R comme Rigaud, mariages manqués et désertion - Challenge AZ

Judith Rigaud, la femme de l'ancêtre directe de ma grand-mère paternelle, est la source de bien des potins généalogiques. Son histoire est difficile à retracée, pas parce qu'il manque de documentation, mais parce que le jugement des généalogistes, les potins et autres fantaisies rendent la différenciation du vrai et du faux difficile.

Je vais faire mon possible pour rapporter les événements de sa vie sans porter (ou rapporter) de jugements et d'opinions.

Marie Judith Rigaud est née vers 1633 à St-Jean-d'Angély, Charente-Maritime. Ses parents sont Élisée Rigaud et Suzanne Dugas. Quand elle a fait la traversée en 1651, elle était âgée de 23 ans. Elle avait été engagée par Marquerite Legardeur, la femme de Jacques Leneuf de la Poterie, pour un contrat de 5 ans.

Les relations entre Judith et ses employeurs se sont dégradés. Il parait qu'une fois elle est entré en colère et avait brisé de l'ameublement. Je n'ai pas eu le temps encore de trouver une preuve dans les archives. Un tel comportement a sûrement été consigné dans les archives judiciaires ou dans les mémoires d'un contemporains.

Quoiqu'il en soit, on sait qu'après trois ans, Judith a voulu briser son contrat de travail. Elle et ses employeurs se retrouvent en cours. Le contrat est brisé, mais Judith doit donné 102 Livres en compensation et les employeurs doivent lui redonner les vêtements qui lui ont été saisi. Je n'ai pas lu le procès-verbal, seulement un résumé. Peut-être que les employeurs ont relatés l'épisode de la colère lors de ce procès...

Le 6 mai 1654, à Trois-Rivières, Judith a uni sa destinée à celle de François Lemaitre dit Lamorille dit Picard, mon ancêtre. La famille s'établit à Trois-Rivières et ont 8 enfants. Les voicis:

Pierre
            B: 2 février 1655 à Trois-Rivières
            M: 8 janvier 1682 à Trois-Rivières avec Marie Anne Chene Lagarenne
            S: 13 août 1711 à Trois-Rivières

François
            B: 9 février 1656 à Trois-Rivières
            M: 7 janvier 1683 à Trois-Rivières avec Marguerite Poulin
            D: 13 mai 1703 à Montréal

Marie Louise
            B: 29 juillet 1657 à Trois-Rivières
            M: 22 janvier 1676 (?), lieu inconnu avec Jacques Passard Delabretonnière
            D: Inconnu

Noël
            N: 24 décembre 1658 à Trois-Rivières
            D: Inconnu

Marguerite
            N: 16 février 1660 à Trois-Rivières
            D:Inconnu

Jean Baptiste
            B: 24 octobre 1661 à Trois-Rivières
            M: 22 novembre 1696 à Montréal avec Catherine Godefroy Devieuxpont
            S: 14 avril 1710 à Trois-Rivières

Marie Marguerite
            N: 23 janvier 1664 à Trois-Rivières
            M: 22 mai 1676 (?), lieu inconnu avec Christophe Gerbeau Bellegarde
            D: Inconnu

Charles
            B: 15 avril 1666 à La Rochelle, Charente-Maritime
            M: 11 octobre 1689 à Montréal avec Madeleine Crevier (Madeleine et Charles sont mes
            ancêtres)
            D: Inconnu

François était maître-tailleur, mais il a aussi essayé de se lancer dans la traite des fourrures. C'était un ivrogne et un joueur, la famille avait beaucoup de dettes. En 1665, Judith retourne en France, seule. La raison qu'elle donne, c'est que le couple voulait établir des relations commerciales en lien avec la traite des fourrures. Quand elle est partie, elle devait être enceinte de Charles. Ce point ne peut pas être prouvé puisque je ne connais pas la date exacte de son départ.

C'est pendant le voyage de Judith que François est mort. On l'a retrouvé assommé et scalpé. Il n'était probablement pas encore mort lorsqu'on l'a retrouvé. L'acte de sépulture est en latin, il est inscrit: "annos natus circiter 35 et miserabiliter trucidatus est sine vela voce interiit". On pourrait traduire par "âgé d'environ 35 ans et mort misérablement sans voix" (ma traduction pardon si erreur). Judith apprends le décès de François à son retour et découvre que celui-ci lui laisse beaucoup de dettes.

Très peu de temps après, elle épouse Jean Therrien de Ponceau dit Duhaime, qui est 12 ans plus jeune que Judith. C'était à Trois-Rivières, le 26 janvier 1667. Avec cet homme, elle a eu deux enfants. Les voicis:

Dominique (garçon)
            B: 6 novembre 1667 à Trois-Rivières
            S: 6 décembre 1667 à Trois-Rivières

Jean Baptiste
            N: 16 mars 1669 à Trois-Rivières
            M: 9 novembre 1700 à Trois-Rivières avec Marguerite Lampron Lacharité
            D: 23 mai 1759 à Nicolet

Et sûrement un troisième...

En automne 1670, Jean laisse Judith pour partir en expédition de traite. À ce moment, Judith est enceinte de Louis Michel Duheme. Le prêtre a inscrit sur l'acte de baptême que Louis Michel était un enfant illégitime. Je crois que c'est une erreur. Jean Therrien était aussi appelé Jean Therrien du Ponceau dit Duhaime. Le nom-dit aurait pu induire le prêtre en erreur. Le baptême a eu lieu à la maison où Judith a accouché. On disait le bébé malade, je ne sais pas s'il a survécu parce que je ne trouve pas sa date de décès. En tout cas, le baptême a sûrement été fait dans l'urgence, l'enfant a été baptisé le 19 mars 1671, mais l'acte a été rédigé seulement le 5 avril 1671.

Jean n'est jamais revenu. On pense qu'il est décédé par accident pendant son voyage. Alors, le 6 octobre 1675, elle s'est marié avec Jean Laplanche à Trois-Rivières. Jean est chirurgien. Je n'ai pas trouvé d'enfants au couple. Il ne resteront pas longtemps ensemble, en juin 1678, Jean retourne en France et meurt là-bas.

En 1679, Judith vit en union libre avec Pierre Cavalier à Montréal. On l'accuse d'avoir déserté la maison familiale pour vivre une relation hors mariage avec Pierre. À ce moment, les gens ne savaient pas que Jean Laplanche était décédé. Quand on vient pour l'arrêter, elle reçoit le procureur et ses hommes avec une fourche. Ils l'ont laissé là, se disant probablement qu'ils iraient la chercher plus tard. Mais Cavalier était déjà en prison et Judith a dû penser que sa cause était perdue d'avance... Elle se sauve.

Même si on ne retrouvait pas Judith, le procès a eu lieu. Le 14 avril 1679, Judith est condamnée à 10 ans d'exil de Montréal. Si elle ose revenir, des châtiments corporels l'attendent. Elle s'est donc établi à Louiseville pour reprendre le commerce de la traite avec ses fils et Joseph Petit dit Bruneau. À partir de ce moment, elle se fait appeler "Madame Rigaud'.

En 1685, elle est retournée en France et s'est mariée une nouvelle fois. Le 6 février 1686, c'est avec Louis Gillet Laplante qu'elle a uni sa destinée, probablement à St-Jean-d'Angély. Elle reviens avec lui en 1689 à Montréal. Son temps d'exil était terminé.

On dit, sans avoir de preuves, qu'elle est décédée à Montréal le 13 mai 1704.


Demain, l'avortement de Marie Anne Sigouin.


Sources:

PRDH
Fichier Origine
nosorigines.qc.ca
les7duquebec.com
la-genealogie-dherve.com
naviresnouvellefrance.net
Judith Rigaud: Has this Interesting New France Women Treates Fairly in Published Articles?; Suzanne Boivin Sommerville; Michigan Habitant Heritage, vol.34, #4, 2013


mardi 20 juin 2017

Q pour Quelquejeu, l'incestueuse - Challenge AZ

Q pour Marie Quelquejeu, accusée d'inceste

Commençons au tout début.

Marie a été baptisée le 9 juin 1644 à St-Parterne en France. Ses parents se nommaient Denis Quelquejeu et Louise Duchesnay et Marie était la cadette de la famille.  La mère de Marie est décédée lorsque celle-ci avait 6 ans. C'était en 1650. Son père, lui est décédé en 1667 ou quelques temps avant. Elle est devenue Fille du Roy. Comme plusieurs autres orphelines comme elle.

Elle a embarqué sur le navire "Saint-Louis" et qu'elle est arrivée à Québec le 25 septembre 1667. Un mois plus tard, le 30 octobre 1667 à Québec, elle a épousé Pierre Rivault et a fondé sa famille. Voici la liste des enfants:

Marie Jeanne
            N: 5 août 1668 à Ste-Famille
            M: 10 novembre 1681 à Québec avec Pierre Dorais
            D: Inconnu

Guillaume
            N: 23 décembre 1670 à Québec
            D: Inconnu

François
            N: 15 février 1673 à Sillery
            M: 27 janvier 1710 à Charlesbourg avec Marie Anne Tessier
            D: Inconnu

Marie Anne
            N: 27 février 1675 à Québec
            M: 26 octobre 1699 à Québec avec Jean Vannet
            D: Inconnu

Pierre
            N: 19 septembre 1678 à Québec
            D: 15 septembre 1680 à Québec

Pierre
            N: 16 septembre 1681 à Québec
            S: 7 février 1703 à Québec

Le 14 mai 1684 sont décédés Pierre Dorais et Marie Quelquejeu, exécutés "par ordre de justice". Pourquoi? Parce ce qu'ils sont accusés d'inceste! Marie aurait même tué un enfant qui serait le fruit de cette union. Mais sont-ils vraiment coupable?

On peut en douter vu la façon dont la justice a été rendue.

D'abord, le jugement a été rendu par l'intendant Jacques de Meulles le 13 mai 1684. Marie et Pierre ont été exécuté le lendemain, ils n'ont pas eu le temps d'exercer leur droit d'interjeter appel.

Ensuite, on remarque l'absence de procès-verbal. Un jugement aussi radical devrait être accompagné d'un procès-verbal mais le document semble n'avoir jamais existé. Donc pas de témoins et pas de preuves de la culpabilité de Marie et Pierre. Pas de traces d'une quelconque enquête non plus. Le jugement semble se baser seulement sur des rumeurs. 

La nouvelle de l'exécution traverse l’Atlantique. En effet, Ruette d'Auteuil a envoyé un mémoire adressé au ministre de la marine Jean-Baptiste Colbert, marquis de Seignelay (le fils du Grand Colbert). Il a écrit que M. de Meulles s'accaparait tous les procès et faisait ce qu'il voulait, peut importe la procédure à suivre ou la juridiction touchée par la cause. Comme exemple, il cite le jugement et l’exécution de Marie et Pierre. Il a affirmé que de Meulles juge verbalement, ce qui pourrait expliquer l'absence de procès-verbal. 

Le marquis de Seignelay écrit à de Meulles et lui exprime sa surprise de le voir juger des affaires de cette teneur. Il lui a rappelé que c'est au Conseil souverain de s’acquitter de cette tâche. Il l'a ensuite mis en garde, lui indiquant qu'il ne voulait plus que de telles situations se reproduisent. Je trouve la réprimande bien légère puisque deux personnes sont mortes par sa faute et que, si ça se trouve, elles étaient innocentes.

Marie et Pierre ont quand même eu droit à une sépulture dans un cimetière catholique.

Demain, c'est le tour de Judith Rigaud, source de bien des rumeurs chez les généalogiste.

Sources:
PRDH
fichier origine
navire nouvellefrance
migrations.fr
http://sgcf.com/documents/memoire_exemple_no_282.pdf ; La triste fin de Marie Quelquejeu, fille du roi; Mona Rainville, Mémoires de la Société généalogique canadienne-française; vol.65; #4; pp. 323 à 325

lundi 19 juin 2017

P comme Petit, la naufragée - Challenge AZ

P comme Louise Petit Devilliers

Elle est née le 9 février 1711. C'est la fille de Charles Petit Devilliers et Marie Madeleine Gauthier dite Devarennes. Elle a épousée Antoine Busquet le 20 avril 1733 à Montréal. Voici la liste des enfants du couple:

Antoine Etienne
            N: 23 avril 1740 à Montréal
            S: 2 août 1740 à Montréal

Louise Marguerite
            N: 6 mai 1743 à Montréal
            D: 31 octobre 1743 à Montréal

Louise Charlotte
            N: 10 mai 1744 à Montréal
            D: Inconnu

Antoine
            N: 25 février 1746 à Montréal
            D: 1 mars 1746 à Montréal

Malheureusement, on peut voir que leurs enfants sont tous morts très jeune, sauf Charlotte, parce qu'on ne connait pas la date. Mais ce n'est pas de ces drames dont je veux parler aujourd'hui, mais du cauchemar maritime que Louise a vécu.

Louise veut s'en aller en France en 1761. Elle a donc embarqué sur le navire "Auguste" le 15 octobre de la même année. À ce moment, les britanniques viennent de conquérir le Canada et plusieurs membres de la noblesse veulent retourner en Europe. Louise en fait partie. En plus, on sait qu'Antoine est décédé à La Rochelle le 26 septembre 1749. Il était là-bas en qualité de négociant. Louise avait peut-être déjà des contacts là-bas.

Plusieurs incidents se sont produits sur le navire avant son naufrage. D'abord, au tout début du voyage, l'Auguste a perdu une ancre. Il y avait eu une tempête en face de l’île aux Coudres. L'Auguste a dû rester à cet endroit jusqu'à 27 octobre. C'était la première tempête que devait vivre les personnes à bord du vaisseau.

Peu de temps après, le feu s'est déclaré dans la cuisine... À trois reprises! Ces incendies, quoique mineures, ont quand même détruit une bonne part des provisions. L'équipage et les passagers sont alors obligés de manger des biscuits secs. Le pire, c'est que le bateau n'est même pas encore dans l'Atlantique!

Au début de novembre, Mère Nature a fait souffler un vent du nord-est. Des taquets ont été arrachés et des cordages de mâts ont été brisés. Des passagers ont été blessés.
À la sortie du Golfe St-Laurent, une violente tempête s'est déclarée. Elle a durée 3 jours et 3 nuits. Le navire a probablement perdu son chemin. Le capitaine cherchait le détroit de Cabot. Un vent d’est accompagné d’une pluie diluvienne force le navire vers l’île Royale.  Elle était tellement grosse, que le capitaine a dû ordonner à son équipage de faire cap sur Terre-Neuve. De toute façon, il a dû aussi penser que faire le plein de provisions ne serait pas une mauvaise idée. Ensuite, à cause de la tempête, le vaisseau est repoussé vers le Cap-Breton. Le capitaine et l'équipage ne semblait pas posséder de cartes du St-Laurent. La pluie et la mauvaise visibilité ne permettait pas de bien s'orienter, les marins ne connaissaient probablement pas leur position. Le vent était vraiment violent. Un mât s'est cassé et les voiles se sont déchirés.

Voyant la situation se détériorée, le capitaine a ordonné à l'équipage de diriger le bateau vers une anse où se déversait une petite rivière (la baie d'Aspy). C'est à ce moment que l'Auguste s'est échouer sur un banc de sable. Les vagues ont ensuite renversé le flanc. Les naufragés ont été emportés par les flots.

Malgré les efforts fournis, l’Auguste s’échoue sur un banc de sable à 150 pieds (49 mètres) du rivage. Les marins et quelques passagers sont obligés de couper les mâts et les cordages. Le tout devait être vraiment en piteux état. Les vagues ont tourné le navire sur le côté. Ensuite, l’Auguste se brise.

114 passagers et membres de l'équipage sont décédés ce jour-là. Louise en faisait parti. Seulement 7 personnes ont survécu au naufrage. 

Nous savons que ces personnes sont :
Le capitaine (la postérité n'a pas retenu son nom)
M. Laforet, Caporal du Roussillon
M. Monier, Caporal du Béarn
Mlle Étienne, une domestique ou esclave
Pierre (s'il avait un nom de famille, celui-ci est inconnu), lui aussi domestique ou esclave
M. Laforce, soldat
M. St-Luc de la Corne

Le bateau a pris quelques heures avant de couler. Les survivants ont trouvés 114 corps sur la plage, certains démembrés, beaucoup d'entres eux nus. Ils ont fait de leur mieux pour leur offrir une sépulture. Louise à été déclarée décédée le 15 novembre 1761 en mer. C'est une des plus célèbres tragédies maritimes du Canada, avec celle du Titanic et l'Empress of Ireland.

Un document sur l'étude archéologique de l'épave a été publiée. Vous pouvez la consulter en cliquant ici. À la fin du document, il y a des photos prises lors des fouilles et des cartes qui aident a mieux situer le tracé que le navire a emprunté. Une liste des victimes est aussi présente dans le document. Il y a aussi le témoignage de Saint-Luc de La Corne qui y est retranscrit, pour plus qu'un résumé du naufrage.

Je préfère donner des liens plutôt que publier les images pour respecter les droits d'auteur.

Demain, je vous présente Marie Quelquejeu, l'incestueuse.


http://histoire-du-quebec.ca/naufrage-auguste/
http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/encyclopedia/NaufragedelAuguste.html
http://publications.gc.ca/site/eng/28518/publication.html
PRDH
Fichier Origine

samedi 17 juin 2017

O comme Ouidech et son mariage métis - Challenge AZ

O comme Marie Anne Ouidech

Bon j'avoue que pour celle-là j'ai joué un peu avec les calligraphies. Son vrai nom est Marie Anne Winder, mais un prêtre l'avait mal écrit et avait inscrit Ouidech... Au cours des registres, elle se fait aussi appeler Anglaise ou Langlaise. À son deuxième mariage, elle se fait même appeler Dhyberville!

Mais recommençons au tout début.

Marie était une captive anglaise, alors, probablement que Marie n'est pas le prénom que ses parents lui ont donné. Elle aurait séjourné dans quelques villages autochtones et aurait été baptisée par un missionnaire sous le nom de Marie Anne. Seulement, son acte de baptême reste introuvable. Elle serait née vers 1664 en Nouvelle-Angleterre.

Elle a été achetée plus tard par Guillaume Delorimier pour qu'elle devienne son "domestique". C'était le terme utilisé pour désigner un esclave. Guillaume était soldat à Lachine.

C'est chez Guillaume qu'elle rencontre Joseph Panis. Rappelez-vous, je vous ai déjà dit que Panis est un nom de famille souvent donné aux esclaves amérindiens. Joseph a été "à l'emploi" de Guillaume de 1708 à 1720. Il serait né au Nebraska

Le 31 juillet 1708, à Montréal, Marie se marie avec Joseph. Pour l'occasion, il se fait nommer Joseph Riberville. Le nom de Riberville serait-il le nom de son ancien propriétaire? Je ne le sais pas... Mais ils sont restés au service de Guillaume.

Le couple a eu des enfants métis, les voici:

Joseph
            N: 1er décembre 1708 à Montréal (Donc, Marie s'est mariée enceinte)
            M: 14 juin 1745 avec Marie Louise Langlois à Kaskaskia.
            D: Inconnu

Antoine
            N: 3 mars 1710 à Montréal
            S: 24 août 1710 à Montréal

Marie Anne
            N: 25 février 1711 à Montréal
            M: 14 novembre 1737 avec Claude Boyer à Montréal
            D: 15 avril 1773 à Les Cèdres

Marie Angélique
            N: Vers 1715, lieu inconnu
            M: 14 avril 1738 avec Constant Jahan Viens à Montréal
            D: Inconnu

François Guillaume
            N: 9 juillet 1719 à Montréal
            S: 11 août 1719 à Montréal

Marie Josephe
            N: 11 mars 1721
            D: Inconnu


Joseph Riberville est décédé le 23 août 1720 à Montréal. Marie était donc au tout début d'une grossesse puisqu'elle a accouchée de Marie Joseph en mars 1721.

Marie est restée veuve un peu plus d'un an. Le 18 juillet 1722, elle a marié Claude Cécire. La famille de Claude était d'origine française, alors il n'y a pas eu de métissage lors de cet union. Marie était déjà enceinte lors de son mariage avec Claude puisque la première née est arrivée exactement 2 mois après! En tout, le couple a eu 4 enfants. Les voici:

Marie Josephe
            N: 18 septembre 1722
            S: 21 septembre 1722 à Montréal

Claude (masc.)
            N: 8 mars 1724 à Montréal
            D: 8 mars 1733 à Montréal

Marie Josephe
            N: 17 avril 1726 à Montréal
            D: 19 février 1733 à Montréal

Marguerite
            N: 2 novembre 1727 à Montréal
            S: 6 novembre 1727 à Montréal

Marie Anne est décédée le 23 mars 1769 à Montréal

Demain nous parlerons de Louise Petit, la naufragée.

Sources:
PRDH
Deux siècles d'esclavage au Québec; Marcel Trudel et al.; Cahiers du Québec; 2004 (comprend un dictionnaire sur un cd)
mwlandry.ca

vendredi 16 juin 2017

N comme Nau, la noble - Challenge AZ

N comme Catherine Nau de Fossambault

Catherine est à Paris vers 1634. Sa mère s'appelait Catherine Granger et son père Jacques Nau de la Boissière et de Fossambault. Jacques était le trésorier provincial de l'extraordinaire des guerres en Languedoc, conseiller du roi et receveur général des finances. Catherine vient donc d'une famille riche, qui a été anoblie  en 1605.

Mais que devait venir faire une fille de si bonne famille en Nouvelle-France? En fait, elle voulait devenir hospitalière, comme Marie Irwin qui a déjà fait l'objet d'un billet. Cependant, c'est le seul lien qu'elle a avec Marie, parce que Catherine a changé d'idée et s'est mariée!

Son premier mariage a été avec Louis Lauson, Sieur de la Citière. Un homme de son rang! Le mariage a eu lieu le 5 octobre 1655 à Québec et le couple a eu deux enfants malheureusement mort-nés. Un est né et décédé le 10 septembre 1656 et l'autre le 8 novembre 1658. Tous les deux ont été nommés Anonymes, mais on sait que ce sont des garçons.

On croit que Louis est décédé noyé le 5 octobre 1655 à Québec, mais je ne retrouve pas l'acte.

Son deuxième mariage a été avec Jean Baptiste Peuvret dit Dumesnu. C'était un homme très instruit qui est venu dans la colonie en qualité de soldat en 1651. Il a ensuite été le secrétaire du gouverneur Jean de Lauson, notaire et greffier de la Sénéchaussée, procureur fiscal de la Compagnie des Indes Occidentales, greffier en chef et secrétaire du Conseil Souverain et seigneur de Gaudarville. 

Catherine et Jean Baptiste sont entrés en France en 1659 sur le navire nommé Sacrifice d'Abraham pour se marier le 1 février 1660, à St-Sauveur de Bellène. Sur leur acte de mariage il est écrit cette mention: "... procéderont tout de nouveau à leur mariage selon les formes requises par les sts conciles et qu'attendu que le peuple croit qu'ils sont mariés, ils seront dispensées de la proclamation de trois bans." Je trouve la mention assez amusante et suppose qu'un mariage a déjà été célébré en Nouvelle-France. Plus tard, dans le registre de la même paroisse, on peut lire que le couple a eu une fille qui s'appelle Marie. L'acte date du 8 août 1660 et ensuite, plus de traces. Probable que Marie soit décédée en France.

Bref, ils sont revenu dans la colonie en 1661 et y ont fondé leur famille. Voici la liste de leur enfants nés ici:

Denis
            N: 7 octobre 1661 à Québec
            D: Inconnu

Claude Armand
            N: 3 octobre 1664 à Québec
            D: 20 juillet 1686 à Beauport

Alexandre (jumeau de Claude Armand)
            N: 3 octobre 1664 à Québec
            M: 14 février 1696 à Québec avec Marie Geneviève Boutteville
            D: Inconnu

Marie Catherine
            N: 13 janvier 1667 à Québec
            M: 24 février 1683 à Beauport avec Ignace Juchereau Debeauport Duchesnay
            D: 15 février 1739 à Beauport

Jeanne
            N: 13 octobre 1669 à Québec
            D: Inconnu

Catherine est probablement décédée en dehors du Québec en 1655 ou en 1656. Il y a une théorie qui dit qu'elle serait décédée en France.

Demain, Marie Anne Ouidech et son mariage métis


Sources:

L'Ancêtre, Avril-Mai 1999, p.266
PRDH
biographi.ca
nosorigines.qc.ca
genealogiequebec.info
naviresnouvellefrance.net
http://www.marcel-fournier.com

jeudi 15 juin 2017

M comme Marie, l'esclave - Challenge AZ

M comme Marie, l'esclave...

C'est une histoire incroyable est triste que celle de Marie... On ne sait pas beaucoup de choses sur elle sinon que c'est une amérindienne qui a été capturée et vendue à Jean Claude Boucher de Niverville.

Le drame débute en août 1759. Marie travaillait, probablement à aiguiser un couteau. Avec elle, il y avait Marie Josephe Chastelain, âgée de 22 ans et femme de Jean Claude Boucher de Niverville, et Marguerite Cardin, 51 ans et mère de Marie Josephe Chastelain. Pendant que Marie travaillait, Marguerite lui a donné un autre ordre. Marie n'en pouvait plus. Les femmes étaient très sévère et riaient souvent d'elle. C'est alors que, couteau à la main, Marie s'est jetée sur Marguerite et sa fille pour les frapper. Marguerite a reçu un coup en haut de la poitrine et un autre sur l'épaule gauche. Marie Joseph a reçu le coup sur l'épaule droite et a eu des égratignures.

Bien sûr, les femmes ont crié et alarmé les voisins. On s'est occupé des femmes et pendant ce temps, Marie est monté au grenier pour essayer de se pendre. C'est alors que le lieutenant du roi, Nicolas Joseph de Noyelles de Fleuront arrive avec quatre soldats. Ils trouvent Marie et Joseph ordonne à Théodore Panneton de couper la corde. On peut dire qu'ils étaient au bon endroit au bon moment! On fait venir le chirurgien Alavoine qui constate que Marie est encore vivante et lui fait une saignée... Elle survit!

L'affaire est portée au Conseil souverain la journée même. Durant l’interrogatoire, Marie a dit ne pas connaitre son âge et qu'elle est peut-être née dans un village cristinau (amérindien cree de l'Ontario). Selon ses dires, elle avait donné les coups de couteaux pour faire peur aux femmes et non pas pour les tuer. Elle ne pensait pas mériter une punition pour avoir fait mal à ses maîtresses et elle a ajouté que c'est sans peur ni regret qu'elle a voulu mourir. Durant l’interrogatoire, le Conseil a fait appel à Joseph Cavelier, un interprète. Marie ne parlais pas français, seulement la langue des Outaouais! Le fait de ne pas connaitre le français a sûrement été une source de tensions entre l'amérindienne et ses maîtresses...

Le 11 septembre de la même année, on l'avait condamné à être battue, fouettée et marquée de la fleur de lys. On voulait ensuite la bannir de Trois-Rivières à perpétuité et la condamner à 3 livres d'amende. Je me demande bien comment elle aurait pu payer l'amende puisqu'elle était esclave et qu'elle ne possédait rien (en théorie).

C'est là que le procureur Louis Joseph de Tonnancour est intervenu. Il jugeait la sentence trop douce et demanda appel au Conseil souverain. Il s'est sûrement appuyé sur le Code Noir de la Louisianne et des Antilles pour justifier sa requête. Dans ce code, on stipule que ce genre de délit est passible de la peine de mort.

Le conseil a accepté la requête et s'est réuni le 29 décembre 1759. Une nouvelle sentence est donnée, Marie Sauvagesse doit être pendue et exposée 2 heures sur la place du marché! C'est ce qu'ils ont fait. Ensuite, ils ont jeté son corps à la voirie.

Et que s'est-il passé avec Marie Josephe et Marguerite? Elles ont pu suivre leur convalescence sans être dérangées. Après tout, c'était les maîtresses et elles avaient raison de donner des ordres et punir les esclaves récalcitrants...

Complément d'infos:
Lorsqu'on parle d'un amérindien sans nom de famille dans les registres ou autres archives, ont leur donne le nom de Sauvage(esse) ou de Panis. Il arrivait cependant que certains esclaves autochtones portent le nom de famille de leur maître.


Demain, la noble Marie Catherine Nau de Fossambault, la noble


Sources:
genealogiequebec.info
biographi.ca
Morts tragiques et violentes au Canada: 17e et 18e siècles, tome 2; Les Publications Audiovisuelles; Léonard Bouchard; 1982, p.390 et 391
Deux siècles d'esclavage au Québec; Marcel Trudel et al.; Cahiers du Québec; 2004 (comprend un dictionnaire sur un cd)
http://medarus.org/NM/NMTextes/nm_06_01_auto_00lang.htm


mercredi 14 juin 2017

L comme Lefebvre, décédée foudroyée - Challenge AZ

L comme Catherine Lefebvre Lacroix

Catherine est née le 12 juin 1701 à Cap-de-la-Madeleine. Elle était la fille de Jacques Lefevbre dit Lacroix et Marie Anne Leblanc dite Labrie

Le 3 juillet 1724, elle a épousée Joseph Raux à Cap-de-la-Madeleine. Ils se sont établit au même endroit et ont fondé leur famille. Les enfants sont:

Joseph
            N: 10 mars 1725 à Cap-de-la-Madeleine
            D: Inconnu

Joseph Marie
            N: 7 février 1726 à Cap-de-la-Madeleine
            D: Inconnu

Marie Josephe
            N: 17 mars 1727 à Cap-de-la-Madeleine
            D: 31 août 1736 à Cap-de-la-Madeleine

Jean Baptiste
            N: 19 mai 1729 à Cap-de-la-Madeleine
            S: 27 mai 1729 à Cap-de-la-Madeleine

Jean Baptiste
            B: 28 juin 1730 à Cap-de-la-Madeleine
            M: 24 juin 1765 à L'Assomption-de-la-Pointe-de-Montréal-du Détroit (maintenant Windsor, Ontario) avec Amable Jeanne Prud'Homme
            S: Inconnu

Joseph
            B: Juillet 1733 à Cap-de-la-Madeleine
            D: 27 mai 1729 à Cap-de-la-Madeleine

François Xavier
            N: 5 juin 1735 à Cap-de-la-Madeleine
            D: 26 août 1811 à Cap-de-la-Madeleine

Adrien
            N: 5 juin 1735 à Cap-de-la-Madeleine
            M: 19 juillet 1762 avec Marie Josephe Frigon à Bécancourt
            D: 12 juillet 1792 à Bécancourt

Marie Anne
            B: 12 juillet 1736 à Cap-de-la-Madeleine
            D: 2 septembre 1736 à Cap-de-la-Madeleine

Marguerite
            N: 12 juillet 1736 à Cap-de-la-Madeleine
            M: Avant juillet 1773 avec Jean Baptiste Stack, lieu inconnu
            D: Inconnu

On a eu peur pour les jumelles Marie Anne et Marguerite à leur naissance. Sur leur acte de baptême, on indique qu'on les avait ondoyées à la naissance "puisqu'en danger". Il fallait faire vite quand on croyait que le bébé qui venait de naître pouvait mourir. On ne pouvait pas prendre le risque de l'envoyer dans les limbes! On pouvait alors les ondoyés ou les baptisés "sous conditions". C'était un baptême non officiel fait dans l'urgence qui permettait quand même au bébé d'accéder au paradis. Il pouvait arriver q'une sage-femme le fasse si le prêtre n'était pas de le coin. Aucun risque à prendre! Si le bébé survivait, on procédait alors à un baptême en règle. 

Dans le cas des jumelles, le prêtre était là et a pu les ondoyées. L'accouchement était dangereux pour la mère et l'enfant à naître. Comme les jumeaux naissent souvent avant terme, on peut facilement comprendre que l'entourage ait eu peur.

Malheureusement, l'acte qui suit celui du baptême des jumelles est celle de la sépulture de leur mère, Catherine, et de leur sœur, Marie Joseph. Voici comment le prêtre relate l'évènement:

"Ce premier septembre de l'année 1736 ont été inhumés après leur service dans le cimetière de cette paroisse les corps de feue Marie Catherine Lefevre dit La Croix, femme de Joseph Reau habitant, et père de famille de cette paroisse et de Marie Joseph Réau sa fille agée de huit a neuf ans, sa mère de trente six, toutes deux ayant été tuées au tonnerre hier vers les trois heures après midy, personne dailleurs de bonne vie et de bonnes mœurs ce que J'atteste faisant icy les fonctions curiales aussi bien que le Sr St-Pierre Capitaine de cette paroisse.
Signé
P. Nicolas Albert Couturier"

Comble de malheur, le lendemain, c'est au tour de la jumelle Marie Anne d'avoir une sépulture.

Son mari, Joseph, attendra quand même 4 ans avant de se remarier à Bécancour avec Marie-Josephte Leblanc le 12 septembre 1740.


Demain, on parle de Marie, l'esclave indienne qui s'est révoltée.

Sources:
PRDH
nosorigines.qc.ca
genealogiequebec.com
Morts tragiques et violentes au Canada: 17e et 18e siècles, tome 2; Les Publications Audiovisuelles; Léonard Bouchard; 1982, p.347