lundi 5 juin 2017

D comme Duverger, la meurtrière- Challenge AZ

La petite histoire de Françoise Duverger.

Elle est née à Paris entre 1636 et 1647. Elle est la fille de Jean Jacques Duverger et de Suzanne Duval. Le 29 juin 1659, elle embarque avec sa sœur Suzanne sur le le Saint-André. Son contrat de mariage avec Simon Galbrun se signe rapidement puisque qu'elle arrive à Québec le 7 septembre 1659 et que la date du contrat est le 3 novembre de la même année. Le mariage est célébré à Montréal le 18 novembre 1659.

Le 20 mai 1669, Simon Galbrun est trouvé mort, victime d'un coup de fusil. On l'enterre ce même jour. Rien ne se produit pendant deux ans. Le 29 juin 1671, Françoise épouse en seconde noce un soldat originaire de Paris: Jean Boulin dit Léveillé.

Après son mariage, la même année, un document du Conseil souverain nous apprend que Françoise est prisonnière. Elle est accusée d'avoir accouché d'un enfant au lendemain de son mariage avec Boulin, de l'avoir tué et de l'avoir enterré. Probablement l'enfant de Boulin puisque le couple se côtoyait depuis 1670. On l'accuse aussi d'avoir contribué au meurtre de son premier mari.

Françoise se défend et affirme qu'un certain Laliberté, soldat de la compagnie du Sieur Dugué, avait tué Galbrun d'un coup de fusil et que le tir était accidentel. Le soldat avait depuis pris la fuite. Pour l'enfant, elle dit qu'il était mort-né, donc il ne pouvait pas être enterré en terre sainte.

Personne ne vient soutenir sa déclaration et elle n'a aucune preuve sur les circonstances du décès de l'enfant. Le Conseil souverain l'accuse alors d'avoir voulu provoquer une fausse couche trois fois. On l'accuse aussi d'avoir tué le bébé après l'accouchement et de l'avoir enterré. Pour ça, elle est condamnée à être pendue et étranglée sur la potence. Ensuite son corps sera exposé à un gibet au Cap-aux-Diamants.

On ordonne aussi qu'elle soit torturée et questionnée, pour avoir la certitude qu'elle est complice du meurtre de Simon Galbrun. Puisque Françoise affirme être enceinte de deux mois, on demande à ce qu'elle soit examinée. Si elle est vraiment enceinte, on va attendre la délivrance avant de se livrer au "sale boulot".

Malheureusement pour elle, le chirurgien Morel et la sage-femme Morin déclarent que Françoise n'est pas enceinte.

Nous ne savons pas ce qui est ressorti de (ou des) la séance de torture. Mais tout le monde sait qu'on peut faire avouer n'importe quoi à une personne que l'on maltraite de la sorte. Alors, pour moi, il existe un doute raisonnable sur les circonstances du décès de l'enfant.

Françoise sera pendue le 17 novembre 1671 à Québec.

Demain, nous parlerons d'Anne Émond, la travestie.


http://www.unicaen.fr/mrsh/prefen/notices/1249fd.pdf
http://www.zonecousinage.com/getperson.php?personID=I2538&tree=entier
http://www.fichierorigine.com/app/recherche/detail.php?numero=380033

Aucun commentaire:

Publier un commentaire